"Bonjour, je viens de publier un billet sans réussir à mettre en ligne les deux histogrammes. Par quel protocole procéder pour réussir à incorporer ces données au post prochainement ? Merci."
Quand ils ont besoin d'un conseil, les Mondoblogueurs savent comment me joindre. Mails, tweets, messages privés sur Facebook ou même textos : depuis le mois de décembre, j'ai pris l'habitude de ce genre de messages. S'occuper d'une plateforme qui regroupe près de 230 blogs, soit autant d'internautes en attente d'aide et de conseils, nécessite une disponibilité à laquelle je ne m'attendais pas.
De Twitter aux studios de RFI
Retour quelques mois plus tôt. L’aventure Mondoblog a débuté pour moi par un tweet posté le 26 octobre 2012.
Futur journaliste, tu aimes le web et tu recherches un contrat en alternance? Nous avons besoin de toi mail atelierdesmedias at Gmail
— Atelier des médias (@Atelier_medias) 26 octobre 2012
C’est la première fois que j’entends parler de Mondoblog. Je me renseigne en ligne et j'apprends que le projet est né en 2010, à l'initiative des journalistes Philippe Couve et Cédric Kalonji. Leur idée était de créer une plateforme de blogueurs francophones, sélectionnés chaque année sur concours. Après deux ans d'existence, le site est riche de 230 contributeurs, répartis dans une quarantaine de pays, et qui alimentent quotidiennement Mondoblog avec leurs billets.
Mon travail consisterait à prendre en charge la gestion de la plateforme : j'aurai pour mission de corriger et d'éditer les articles des blogueurs, et de faire vivre sur les réseaux sociaux cette communauté un peu particulière. Ma candidature est finalement retenue, et le 6 décembre 2012, je fais mes premiers pas à RFI.
Relations à distance...
Mes premiers rapports avec les Mondoblogueurs se firent à distance : avec ma collègue Raphaelle Constant, nous avons relus, édité et publié les papiers qu'écrivent régulièrement les blogueurs (entre 60 et 80 par semaine). Nous leur adressions également des conseils par mail : comment insérer un lien dans un billet, pourquoi utiliser des photos libres de droits...
Textos, messages sur Facebook : les Mondoblogueurs savent où nous trouver quand ils ont besoin d'un conseil (Captures d'écran téléphone mobile et Facebook)
En plus de ces responsabilités, j'ai la chance d'animer chaque semaine une petite chronique dans l'émission de l'Atelier des médias : je sélectionne trois billets parmi ceux que nous avons lus au cours des derniers jours pour les détailler sur l'antenne de RFI.
... et rencontres réelles
Début 2013, les choses s'accélèrent. Pour cette deuxième saison, Ziad et Simon préparent une formation à Dakar. L'idée : sélectionner 50 blogueurs parmi les plus actifs et les plus réguliers de la plateforme pour les inviter dix jours dans la capitale du Sénégal. L'occasion de se rencontrer, mais également de conseiller les blogueurs en face à face.
Après plusieurs semaines de délibération, nous nous arrêtons finalement sur 52 noms : une quarantaine de la saison 2, plus une dizaine de la saison 1, qui apporteront leur expérience et leur savoir aux nouveaux venus. Les lauréats bénéficieront de cours de formation aux techniques de l'édition en ligne, de cours d'écriture dispensés par l'Institut Français ou de sessions de protection de ses données en ligne avec Reporter sans Frontières (RSF).
Des Monblogueurs assistent à un cours d'écriture avec l'écrivain sénégalais Khadi Hane (Crédit photo : Marthe Le More)
La formation à Dakar et la découverte des blogueurs a été un moment particulier : j'ai eu l'impression de discuter avec des personnes que je connaissais déjà, alors que je ne les avais jamais physiquement rencontrées. Ensuite, au-delà de l'aspect humain de cette aventure, cet événement m'a permis de m’a permis de réaliser l’émergence, en Afrique, d’une nouvelle génération connectée.
Ce sont ces deux histoires, indissociables l'une de l'autre, que j'ai voulu raconter ici.
Le blogueur guinéen Mamady Keita interroge Raphaelle Constant avec son téléphone portable (Crédit photo : Pierrick de Morel)
Aujourd'hui, seuls 7% des Africains ont accès à l'Internet haut débit. En 2060, ils devraient être 60%. Cette statistique, relevée par la journaliste nigériane Afua Hirsch dans un article récent du quotidien londonien The Observer (en anglais), illustre le changement qui s'opère aujourd'hui sur le continent africain.
Autre fait intéressant, le nombre de ménages disposant de revenus supérieurs à 3.000 dollars par an devraient atteindre les 100 millions en Afrique, ce qui placerait le continent à égalité avec l'Inde, qui, avec la Chine ou le Brésil, fait partie de ces pays émergent témoins depuis quelques années de l'émergence d'une véritable classe moyenne.
Enfin, cette Afrique connectée est aussi une Afrique équipée : smartphones, ordinateurs et tablettes se propagent à une vitesse folle sur le continent. A leur échelle, les Mondoblogueurs sont une illustration de ces tendances fortes.